Les bains, une thérapie sélect

on n'a plus à traverser aujourd'hui ce sable mouvant et brûlant qui faisait le désespoir des baigneurs

 

La plage aujourd'hui est synonyme de baignade et de jeux dans l'eau. Au XIXe siècle, les bains sont très réglementés, souvent agrémentés de prescriptions médicales, et assez dangereux car peu de monde sait alors nager. 

La plage, nouveau lieu de convivialité Naïade en tenue de bain : années 1930

À l'origine, les « vacanciers » se retrouvent sur la plage dans leurs plus beaux atours, pour bavarder, assis sur de simples chaises. Les premières tentes de plages apparaissent vers la fin du XIXe siècle, permettant à chacun de se protéger du soleil et de créer son petit salon mondain en plein air. Au moment de la création de Pontaillac, les règles de la bienséance s'appliquent rigoureusement : les dames se baignent à Foncillon, et les messieurs, à Pontaillac. Des mesures de sécurité sont imposées aux personnes qui ont la charge des plages par le biais de concessions. 

En 1900, les baigneuses se lancent à l'eau dans une longue blouse de flanelle sombre serrée à la taille par une ceinture, couvrant un pantalon trois-quarts. Elles portent aussi un foulard sur la tête, des bas sombres et des chaussures nouées à la cheville. Les hommes, eux, endossent les fameux maillots rayés. Après la Première Guerre Mondiale, les costumes se simplifient, et rétrécissent... pour arriver dans les années 1930 au maillot une pièce pour les femmes et à la culotte de bain pour les hommes. En 1948, le fameux Bikini fait son apparition, créant le scandale... 

Le confort avant tout !

Les premières cabines de bains apparaissent dès 1860, permettant aux baigneurs de se changer discrètement, et même, d'être acheminés directement au bord de l'eau sans mettre un pied sur le sable. Ainsi, d'après le journal La Vigie (5 août 1860), « on n'a plus à traverser aujourd'hui ce sable mouvant et brûlant qui faisait le désespoir des baigneurs ». Tout d'abord installées de manière anarchique, les cabines sont organisées en 1892 autour d'une buvette, l'Otrada. Après l'incendie de 1901, l'ensemble est restructuré en véritable établissement de bains autour de La Restauration, qui correspond à l'actuel casino. 

Les bienfaits de la thalassothérapieUne des baignoires de Pontaillac et sa banquette

Si les bains de mer se prennent parfois par goût, le plus souvent, il s'agit d'une thérapie préconisée par les médecins. C'est ainsi qu'en 1872, grâce au financement de la famille Lacaze, le Docteur Guillon fait creuser une piscine et des baignoires à Pontaillac, dans les rochers des Brandes. Il écrit dans son opuscule intitulé De l'hérédité des maladies (1878) : « Quels bains plus agréables et plus salutaires que ces bains de plein air, sous l'action doublement vivifiante du soleil et de la brise du large ». Les baigneurs profitent en effet d'une eau chauffée par le soleil entre deux marées, sans craindre d'être emportés par le courant.

 

En savoir plus : Royan moderne et ancien de Emma Ferrand et La Saga des Bains de Mer de Guy Binot aux Éditions Bonne Anse.

 

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