Pontaillac, plage de choix

Le Syndicat Général de Pontaillac fait éditer la première publicité de l'après-guerre, qui rappelle que la plage est de nouveau fréquentable

 

Autocollant « Je reviens toujours à  Pontaillac » créé dans les années 1970L'entraînement de gym au club de plage, années 60

Si Pontaillac devient, dans l'immédiat après-guerre, un petit centre administratif de substitution à l'échelle de la ville, ce n'est pas, toutefois, sans quelques difficultés. Ainsi, le journal Le Cri de Royan signale, dès 1947, que, la nuit tombée, seuls huit à dix lampadaires éclairent la façade de Verthamon, et que leur coût ne permet de les allumer que « lors des soirées de gala du Sporting »

La machine relancée

Malgré ces inconvénients, 1947 reste l'année où s'amorce le processus de relance. Le Syndicat Général de Pontaillac fait éditer la première publicité de l'après-guerre, qui rappelle que la plage est de nouveau fréquentable, puisque « entièrement déminée » et que « les bains sont surveillés ». Un événement symbolise à lui seul la volonté d'aller de l'avant : le 15 juillet, le premier Tour de France cycliste de l'après-guerre fait étape à Royan. Le centre-ville n'étant encore qu'un champ de ruines, l'arrivée a lieu à Pontaillac. Deux ans plus tard, le 10 juillet 1949, les Royannais organisent la Fête de la Renaissance, dont le point d'orgue est un récital donné au Sporting, où se produisent quelques vedettes destinées à un bel avenir, comme Line Renaud ou Yves Montand. Désormais, le vent du renouveau s'est levé, semant chaque été un nombre croissant de tentes sur la plage. 

Un tourisme toujours chic mais désormais discret

Tandis que la Reconstruction magistrale du centre-ville propulse Royan vers un tourisme de masse, devenu la clef-de-voûte de l'économie locale, Pontaillac, fidèle à la tradition, reste dans les esprits la plage des dynasties aisées venues s'implanter avant la guerre. Mais ce n'est plus le salon mondain d'autrefois. La conche est devenue un lieu de détente qui s'est affranchi de nombreuses règles de bienséance. Aux concours de forts, aux gymkhanas et autres réjouissances du début du siècle, on préfère désormais le rituel du bronzage, les jeux d'eau ou certains tournois sportifs. Deux clubs de plage qui proposent d'occuper les enfants pendant les grandes vacances, tout en les initiant aux sports et plus particulièrement à la natation, font leur apparition. Très prisés, ils ont été fréquentés par une jeunesse débonnaire, dont Pontaillac peut aujourd'hui s'enorgueillir, à l'image d'un certain Nicolas Sarkozy, aujourd'hui Président de la République. La vie nocturne n'est pas non plus négligée, puisque le soir venu, le Sporting partage l'accueil de vedettes de renommée nationale, voire, internationale, avec le casino municipal de Royan, détruit en 1985.

Bouleversements + complexes = atouts. L'équation gagnante ?

L'autre grand bouleversement de l'après-guerre est d'ordre démographique, si bien que, très vite, Pontaillac, havre de paix isolé, se densifie. À la même période, le nouveau centre de Royan, pensé pour la circulation automobile, fait des envieux. À tel point qu'en 1964, l'architecte Marc Hébrard - à qui l'on doit quelques œuvres significatives de la Reconstruction - présente un projet de rénovation urbaine de la façade de Verthamon, où l'habitat collectif de masse serait roi. Ce projet, qui n'a pas vu le jour, a fait cependant quelques émules. C'est ainsi qu'au milieu des années 1970, quelques dignes représentantes de l'architecture balnéaire, dite de la Belle Époque, ont été sacrifiées sur l'autel de la modernité, comme les villas Capucine ou les Charmettes. Plus qu'ailleurs, le phénomène a été limité. Ainsi, à Pontaillac, plage de légende désormais rejointe par l'urbanisation galopante venue du plateau de Malakoff et de Vaux-sur-Mer, a su conserver une grande partie de son authenticité. Certes, le lotissement n'est pas devenu la « ville en construction » dont rêvaient Jean et Athanase Lacaze, mais il peut se targuer d'offrir une forte identité qu'est venue renforcer la rénovation de la façade de Verthamon en 2003. 

« Surf City »P.L. Bouchet, préparation au « tube »

Dans les années 70, les pionniers de la glisse royannaise se sont aperçus, après s'être fait éreinter par la barre de la Côte Sauvage, qu'il existait, dans l'estuaire, une alternative moins brutale pour pratiquer leur sport : Pontaillac. Ce spot de repli, abrité des vents, reçoit en effet des vagues mieux ordonnées en cas de tempête. De plus, le cadre prestigieux de cette conche et la villa Les Roches, n'est pas sans rappeler la « Côte des Basques » de Biarritz et la villa Belza. Pontaillac fait ainsi entrer Royan dans le club exclusif des « Surf City ».

 

En savoir plus : La Saga des Bains de Mer de Guy Binot aux Éditions Bonne Anse.

 

 

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