Les années 1950-1960 officialisent l'essor du tourisme de masse, auquel participe pleinement le casino de Pontaillac.

Le Sporting, années 1960

Le raz-de marée de 1924, destructeur sur toute la façade atlantique, ne ménage pas La Restauration, en première ligne sur la plage. Les quelques réparations ne suffisent pas à rajeunir l'équipement, qui est devenu obsolète face à la modernisation des pratiques balnéaires. C'est ainsi qu'en 1930, le Sporting-Casino ouvre, à l'emplacement de La Restauration. 

L'image du casino enfin affirmée !

Œuvre d'Auguste Bluysen, le bâtiment qui remplace la Restauration se veut le symbole du renouveau, à travers des lignes sobres, que rythment des pilastres en béton posés sur le sable. Le vent de la nouveauté touche également les cabines de plage, déplacées vers la falaise nord-ouest, afin de mettre en valeur le bâtiment et de répondre aux changements de fréquentation des plages, tandis que des manèges font leur apparition sur l'esplanade. 

La vocation de l'édifice change, puisqu'il ne s'agit plus d'un restaurant proposant des animations, mais d'un véritable casino, dont la direction est confiée à Lucien Rozenberg, directeur de l'Athénée, à Paris. Dans les années 1930, Pontaillac connaît un nouvel essor. Alors que la notion de vacances se démocratise, la plage est toujours fréquentée par la haute société, dont l'exigence est comblée par une offre de divertissements variés que propose le Sporting : jeux, concours d'élégance, spectacles, soirées dansantes, cinéma, et même, baby-foot ! 

Que le spectacle continue !

Pendant la guerre et l'Occupation, le Sporting reste ouvert, n'ayant pour clientèle que les militaires allemands. Les bombardements qui touchent Royan en 1945 épargnent en grande partie Pontaillac. C'est donc là que la station reprend vie ; le Sporting devenant un acteur essentiel du développement touristique de la ville. Il ouvre la première saison d'après-guerre, le 27 mars 1948, avec Le Bal des parfums. Les années 1950-1960 officialisent l'essor du tourisme de masse, auquel participe pleinement le casino de Pontaillac. Sa programmation est prestigieuse, sous l'impulsion de son « directeur-musicien » Roger Genty. Grâce à ses relations, il fait venir sur la scène royannaise les plus grandes vedettes de l'époque... En 1951, de grands noms comme Charles Trenet, attirent un public nombreux. Puis sont accueillis à partir de 1953, Joséphine Baker, Jacques Brel, Fernand Raynaud, Jacqueline François... En 1960, pas moins de trente galas sont prévus durant la saison, avec comme têtes d'affiche Sacha Distel, Raymond Devos, Georges Brassens, Henri Salvador ou la cantatrice Mado Robin. Puis, l'offre du casino se fait plus variée, incluant le Scotch-Club - « la boîte in » - ainsi que des salles de colloque. En 1986, le casino intègre le groupe Barrière, qui y développe le principe des jeux, réaménage le restaurant, et y ouvre un bar de nuit. Des spectacles y sont toujours présentés toute l'année. 

Auguste Bluysen,
la marque d'un grand architecte des années folles à Pontaillac !

En savoir plus : Objectif Royan 60' de Henri Marcou aux Éditions Bonne Anse.