La station élégante du XIXe siècle

Vu de st Pierre                                     Vue de Royan prise de Saint-Pierre

(Dessinateur : Claveau. Graveur : Clerget. technique : lithographie. Date : vers 1855)

 

La vogue des bains de mer, importée d'Angleterre, va révolutionner Royan, dès les années 1820. Les premiers touristes sont les Bordelais, dont le voyage est facilité par l'arrivée à Royan du bateau à vapeur, en 1819. Le port n'est cependant pas adapté : aucun quai ne permet d'accoster. Des barques font donc la navette pour déposer les passagers sur le rivage. 

Le développement de ce tourisme oblige Royan à se métamorphoser. La digue du port, réalisée par Teulère en 1810, est renforcée, un escalier est taillé dans la falaise de Foncillon pour faciliter le débarquement des passagers, tandis que les chantiers navals quittent la plage pour le port. Au milieu du siècle, des quais sont construits et la digue agrandie et ponctuée d'un phare. Le hameau de Saint-Pierre est relié à la ville par une rue bordée de maisons. Le plateau de Foncillon est, quant à lui, à nouveau habité, ouvrant la voie à une urbanisation vers le nord. Deux nouveaux quartiers naissent : Pontaillac au nord, dès 1856, et le Parc au sud, en 1885. Ces changements urbains sont visibles sur les plans présentés, allant de 1854 au tout début du XXe siècle. 

D'une manière générale, la ville se modernise tout au long du XIXe siècle, avec des rues pavées et plus larges, la construction d'un boulevard le long de la Grande Conche, l'éclairage public, l'enlèvement des ordures, la création d'une ligne de tramway de Saint-Georges de Didonne à la Grande Côte, avec une correspondance pour Ronce-les-Bains. L'accueil des touristes s'organise avec la construction d'hôtels, l'aménagement des plages, et surtout, l'apparition des casinos, lieux de fêtes et de spectacles pour la bonne société passant l'été à Royan. En 1900, 200 000 touristes fréquentent ainsi cette station qui figure parmi les plus mondaines et les plus réputées de France. 

Le Royan du XIXe siècle nous est connu, grâce aux gravures et dessins réalisés par les visiteurs de passage, aussi bien que par les guides de voyages édités à cette époque. Parmi les dessins de « vacanciers », on retrouve les travaux de Gustave de Galard et Gustave Labat, artistes régionalistes bordelais de renom. Maxime Lalanne, Bordelais lui aussi, présent dans les salons d'art parisiens a, quant à lui, réalisé une Vue du port de la Plataine. La technique de l'eau-forte y est particulièrement reconnaissable. 

Un certain nombre de vues présentées ici appartiennent à l'album de Charles Mercereau, La France de nos jours, vaste suite de lithographies publiée entre 1853 et 1876, comprenant 475 planches. Ce genre d'ouvrage a pour but de montrer le pittoresque des paysages et des villes, alors que les guides à destination des touristes - comme ceux de Victor Billaud dès 1888 - proposent des circuits et des descriptions, souvent assez subjectives !

La gravure du port de Royan dessinée par La Pylaie illustre ainsi le Guide pittoresque du voyageur en France, contenant la statistique et la description complète des quatre-vingt-six départements, orné de 740 vignettes et portraits gravés sur acier, de quatre-vingt-six cartes de départements et d'une grande carte routière de la France, par une Société de gens de lettres, de géographes et d'artistes, paru en plusieurs parties dès 1834. 

Deux photographies des phares du Chay et de Saint-Pierre, prises vers 1875, sont aussi présentées. Il s'agit du tout début de cet art, qui annonce l'abandon de la gravure, au profit de la carte postale...

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En savoir plus : Royan moderne et ancien  de Emma Ferrand aux Éditions Bonne Anse.

et Royan Atlantique à l'affiche de Pierre-Louis Bouchet aux Éditions Bonne Anse.

 

 

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