Villa Phoebus

Pontaillac n°2

***
Architecte(s) : Inconnu.
Adresse : 120 avenue de Pontaillac Date de construction : vers 1890 Entrepreneur : Inconnu Protections :
  • ZPPAUP

Bien qu'un peu plus discrète que la plupart de ses proches voisines, mises en scène par leur situation privilégiée sur la falaise sud-est de Pontaillac, Phoebus figure en bonne place parmi les témoins les plus remarquables de l'architecture balnéaire du lotissement fondé par la famille Lacaze. Pour faire oublier qu'elle n'a pas eu le privilège d'être au nombre de celles qui sont automatiquement regardées comme les ambassadrices de leur quartier, la villa attire l'œil autrement, par la couleur vive de ses briques rouges, exclusivement utilisées pour les façades visibles de la rue, et par son décor librement inspiré de la première Renaissance.

Conçue dans les années 1890, en même temps que nombre de ses voisines, selon un schéma général qui n'a rien de révolutionnaire puisqu'il adopte celui des villas de type cottage, Phoebus a grandi à la verticale, en développant quatre niveaux : un soubassement traité en opus incertum, deux niveaux habitables et des combles aménagés sous une imposante toiture couverte d'ardoises. Fidèle à un principe très répandu à la charnière des XIXe et XXe siècles, l'avant-corps latéral à pignon de la façade principale absorbe l'essentiel du décor.

C'est précisément ce décor qui donne aujourd'hui un charme suranné à cette villa. Conçu comme l'antithèse de ce qui était alors enseigné dans toutes les grandes écoles d'architecture, il reprend le principe de la hiérarchisation des niveaux d'élévation, à travers des pilastres* régis par une superposition d'ordres d'une touchante naïveté. De toute évidence, l'auteur des façades de la villa Phoebus n'avait qu'une connaissance approximative du vocabulaire ornemental de la première Renaissance dont il a cherché à s'inspirer. En témoignent quelques détails, comme ces fenêtres où l'indispensable meneau* a disparu sur plus des trois quarts de la hauteur, alors qu'il réapparaît complet et exagérément multiplié sur l'immense baie à balcon, percée sur la façade latérale. Que dire de certaines proportions et de ces quelques chapiteaux composites ou faussement ioniques qu'on a, de surcroît, surmontés de pointes de diamant qui semblent sorties du XVIIIe siècle ? Mais Phoebus n'en a que faire, car tous ces détails, qui pourraient être interprétés ailleurs comme autant de fautes de goût, sont révélateurs du vent d'excentricité qui souffle sur les stations balnéaires, où l'architecture n'a de cesse de clamer sa soif de liberté.

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