100 000 milles

Certaines traditions ont la vie dure, surtout si on est bercé pendant toute sa jeunesse par les récits et les chants d'un grand-père marin -lequel vécut la prestigieuse chanson de geste des derniers grands voiliers- et que l'on use ses cahiers de lycéen à griffonner des bateaux et à les construire, sans que cela soit une simple fin en soi. C'était pour moi le moyen le plus évident d'aller sur l'eau, afin de prolonger une tradition bien ancrée et de la faire partager : il y avait déjà de fortes chances que ce virus-là ne guérisse jamais.

 

Rêves de voiles

Au milieu des années 60, l’été dans la baie de Saint-Georges de Didonne, baigneurs et dériveurs sont bien surpris de voir évoluer parmi eux, des modèles de voiliers que j’ai construis et qui sont de moins en moins réduits : de un mètre à 1,90m, je passe à 4,80 m en 1969, répliquant à mes parents à l’annonce de ce nouveau chantier : «...et je pourrai même monter dessus !»
Ces années me voient renouer effectivement avec la pratique de la voile, par le biais des Caravelles, Zef et Ponants rouges de l’école de voile de Royan, époque bénie ou les séances de stage duraient 8 heures mais ne suffisaient pas à prolonger le jardin des mers à bord du doris de mon enfance à la pointe d’Agon.
C’est la lecture du récit du voyage de Joshua Slocum, ancien capitaine de trois-mâts, qui au déclin de sa vie et avec des moyens restreints, reconstruit un voilier et part faire le tour du monde sans autre but que de s’accomplir, qui détermine le cheminement de mes projets maritimes. Je naviguerai désormais sur des bateaux de ma propre facture.
Adolescent, je cogite des plans en dehors des vacances, en banlieue parisienne, et le soir de la fenêtre, j’imagine que, derrière les hauteurs et les HLM de Bagneux, le soleil se couche sur la mer.
Ainsi parallèlement à ma vie, d'écolier, d'étudiant, et de salarié dans diverses activités allant du métier de technicien à chargé d’affaires en bureau d'études et de celui d'enseignant à l'éducation nationale, de moniteur ou de skipper, j'occupe mon temps libre à concevoir et construire des voiliers et à les utiliser... Cela va de la navigation côtière aux périples hauturiers qui tous sillages confondus dépassent aujourd’hui 100 000 milles, parcourus en Atlantique Nord entre l'équateur et le cercle polaire.

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Je construis mes bateaux

Je conçois Clymène à 16 ans, petite bombe hybride de 16 pieds à quille relevable, rassemblant les innovations «tabarlyennes» du moment, véritable modèle réduit des 60 pieds actuels qui de sa quille heureusement relevable laboure plusieurs étés le lait de vase et le dur clapot de la Gironde avant de s’aventurer jusqu’aux îles Scilly en 1974.
Vient ensuite Satanite, Objet Voguant Non Imitable de 25 pieds avec lequel en 1981-82 nous effectuons Geneviève et moi un grand huit à travers l’Atlantique Nord, de la Norvège aux Antilles en passant par les îles du Cap vert, New York la Nouvelle Ecosse, et les Açores. Par la suite, c’est à son bord que Jean-Yvon et Romain humeront très tôt l’air du large.
Tarapaca est le nom du 4 mats carré sur lequel mon grand-père doubla le Cap-Horn en 1910. Son histoire a bercé mon enfance, et traverse celle de la région puisqu’en 1901 il coula accidentellement dans le sas d’entrée du port de La Pallice et qu’en 1917 il fut coulé définitivement par un U-Boot allemand et gît désormais par 120 mètres de fond à 65 milles dans le 280° du Phare de la Coubre.
Son nom refait surface par une soirée glaciale de février 1996, où l’on n’avait jamais tant vu de monde sur les quais du port de Meschers pour assister sous la pluie, à la mise à l’eau de Tarapaca, voilier de 11 mètres d’une nouvelle génération désormais vouée à la plaisance. Après une décennie de gestation au hameau de Serres près de Meschers-sur-Gironde, chez mes fidèles hôtes, Pierre, Georges et Roger Nambrad qui assistent à la naissance d’une curieuse plante d’aluminium au milieu de leur prairie, alors que simultanément en tant que chef de projet en bureau d’études, je mène des actions en second-œuvre sur les grands chantiers parisiens des années 80.

 

Une croisière exceptionnelle

A l’annonce de la création de «La Grande traversée de l’Atlantique», Tarapaca se trouve en être le premier voilier inscrit, dans la continuité logique de la grande toile tissée depuis onze ans, d’un sillage comptant 40 000 miles menés de la Gironde à Islande, des Açores en Ecosse, des îles Féroé aux Baléares, sans oublier les multiples sorties hivernales autour du phare de Cordouan.
Cette croisière exceptionnelle s’inscrit dans le cadre des nombreux événements commémorant le quadricentenaire de la fondation de Québec. Ouverte à tous les plaisanciers possédant un voilier de plus de 10m, cette transhumance océanique dans le sillage de Champlain partira de La Rochelle le 8 mai 2008 pour participer aux manifestations québécoises début juillet. «Le retour aux sources» pour les canadiens, mais aussi pour le retour des français, organisé par le yacht club de Québec, partira le 6 juillet, à destination de La Rochelle, avec une arrivée prévue le 20 août.

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Appel à partenaires

La possession du BPPV, et surtout du BEES 1° voile m’autorisant l’encadrement d’un équipage en école de croisière, va faire de la Grande Traversée un tremplin au projet de création d’entreprise dans laquelle j’engage Tarapaca, comme support de ma future école.
C’est ainsi que je fais appel à toutes les volontés intéressées par un partenariat, dont les retombées auront un écho au milieu de l’année 2008, tant sur le plan local, régional que national. Un parcours sur un territoire vaste comme l’Atlantique facilitera une médiatisation sur les deux rives de l’océan, et donnera à cette épopée la possibilité d’être suivie au quotidien, par Internet, comme un feuilleton, pendant environ 4 mois.
Cette opération s’inscrit dans le registre du sport aventure porteur des valeurs fondamentales que doivent partager les entreprises : le dépassement de soi, l’esprit d’équipe, et le respect de l’environnement. Enfin et surtout la quête d’assouvissement des rêves d’évasion, nécessaires à l’épanouissement de tout individu, et dont les nouvelles générations sont aujourd’hui en manque.

 

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