Lipkowski, Jean-Noël de - maire de Royan

25/12/1920 ; Paris - 20/09/1997
Descendant d'une famille d'aristocrates polonais, il rejoint le général de Gaulle à Londres. Capitaine dans les parachutistes des Forces françaises libres, il est parachuté en Normandie et en Provence en 1944 et titulaire de nombreuses décorations.
Licencié en droit et diplômé de Sciences-Po, il entre dans l'administration des Affaires Étrangères et commence sa carrière diplomatique à Nankin où il se trouve à la chute de Tchang-Kaï-Chek et l'arrivée de Mao-Tse-Toung.
Il est adjoint du résident général en Tunisie puis au Maroc et conseiller d'ambassade à Beyrouth. Il devient spécialiste des questions arabes et est nommé, en 1968, secrétaire d'État aux Affaires Étrangères puis ministre de la Coopération en 1976.
Membre du Parlement européen et du Conseil de l'Europe, il est élu député gaulliste de la 5e circonscription de Royan de 1962 à 1968 et de 1973 à 1976, puis constamment réélu de 1981 à 1997. Il sera maire de Royan de 1965 à 1977 et de 1983 à 1989 et conseiller général du canton de Royan de 1973 à 1992, plus préoccupé des problèmes du bassin ostréicole (qui l'avait affectueusement surnommé Lip) que de la gestion de sa ville. Il faut cependant signaler la création, très originale et pleine de succès, du CAREL, le Centre audiovisuel de Royan pour l'étude des langues (1965). Au-delà même de sa circonscription, il reste toutefois celui qui, grâce à sa présence au gouvernement au moment du choix, fit pencher la balance en faveur du tracé atlantique de l'autoroute A.10, par Niort et Saintes, plutôt que par Angoulême. Jean-Noël de Lipkowski fut aussi, le 21 avril 1967, l'arbitre du dernier duel officiel ayant eu lieu en France, opposant les députés Gaston Defferre et René Ribière.

Source : Le Dictionnaire biographique des Charentais et de ceux qui ont illustré les Charentes, édition Le Croît Vif

En savoir plus : Les Maires de Royan

Voir Sud Ouest, 22.09.1997, et Le Monde, 23.09.1997

Libération, 22.09.1997 : article par Renaud DELY

                "Un baron du gaullisme s'est éteint ce week-end"
Résistant de la première heure et ancien ministre du général de Gaulle, Jean de Lipkowski est décédé samedi soir à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, à l'âge de 77 ans. Né le 25 décembre 1920, il rejoint le général de Gaulle à Londres dès 1940 avant de s'engager trois ans plus tard dans les forces françaises libres (FFL). A la Libération, il commence une carrière de diplomate qui le conduit d'abord en Chine puis, au cours des années 50, à Madrid, à Tunis, à Rabat et enfin, à Beyrouth. Parallèlement, il s'engage en politique, d'abord au Rassemblement du peuple français (RPF), puis en fondant l'Union démocratique du travail (UDT), un mouvement de gaullistes de gauche.
Élu député en 1956, alors proche de Pierre Mendès France, il est battu en 1958 et retrouve l'Assemblée nationale en 1962, cette fois comme député UNR (gaulliste) de Charente-Maritime. Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (1968-72 et 1973-74), puis ministre de la Coopération (1976), il fut constamment réélu député. Au fil des années 70 et 80, il devient également maire de Royan (1965-77 et 1983-89), conseiller général de Charente-Maritime de 1973 à 1992 et député européen en 1980-1981. Président de la délégation française à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) depuis 1993, son dernier combat électoral fut un combat de trop. Aux législatives de mai dernier, écarté par le RPR pour avoir dépassé la limité d'âge, il se présente en candidat dissident et se fait battre.
«Les gaullistes historiques dérangent aujourd'hui, peut-être parce que nous tenons notre légitimité du général de Gaulle et pas du RPR», avait-il commenté au lendemain de son échec.
Jacques Chirac a salué hier la mémoire de cet «ami» qui «a donné le meilleur de lui-même pour une France forte et solidaire». Le président du RPR, Philippe Séguin, a fait part de sa «peine profonde», tandis que Lionel Jospin a souligné que ce «grand résistant ["] a mis son talent au service du rayonnement international» de la France.

«Les gaullistes historiques dérangent aujourd'hui, peut-être parce que nous tenons notre légitimité du général de Gaulle et pas du RPR», avait-il commenté au lendemain de son échec. Jacques Chirac a salué hier la mémoire de cet «ami» qui «a donné le meilleur de lui-même pour une France forte et solidaire». Le président du RPR, Philippe Séguin, a fait part de sa «peine profonde», tandis que Lionel Jospin a souligné que ce «grand résistant ["] a mis son talent au service du rayonnement international» de la France.

 


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