Associations

Créé en 1986 pour sortir la ville de Saint-Georges-de-Didonne de sa torpeur balnéaire, l’association Humour et Eau Salée, devenue CREA en 1994, est désormais un signal culturel fort dans le paysage de la commune et plus largement en Pays Royannais. En contrepoint de la saison touristique, l’association propose une saison culturelle qui rend la ville plus présente « aux gens d’ici » tout en ajoutant une corde à l’arc balnéaire. Reste à gérer la croissance et à profiter de la notoriété pour pérenniser la structure.

Ce pourrait être une histoire racontée par un humoriste du festival humour et eau salée. Depuis plusieurs jours, une association du Pays Royannais se démenait pour affréter un bus et permettre ainsi aux habitants des provinces reculées d’assister au concert de Didier Lockwood, célèbre violoniste de jazz… à La Rochelle.
« M’enfin !» se serait écrié Gaston. Paul Ghezi, président de l’association CREA, ancien professeur de lettres au Lycée de Royan, dut avoir l’invective plus littéraire mais décrocha quand même son téléphone pour signaler à ladite association que Didier Lockwood et son frères Francis seraient en concert à Saint-Georges-de-Didonne. « Nul n’est prophète en son Pays…Royannais ». L’association CREA qui gère la saison culturelle de la ville de Saint-Georges-de-Didonne, le Festival Musiques et Gastronomie du Monde, le Festival Humour et Eau Salée et le cinéma Art et Essai du Relais de la Côte de Beauté doit lutter, comme beaucoup d’associations culturelles de la région, contre les vieux réflexes qui consistent à aller se faire cultiver ailleurs.

 
Groupe
 

Didier Trambouze, directeur artistique de CREA et Paul Ghezi, président de l’association, en tandem pour la présentation de la saison culturelle 2004-2005

 

Naissance et développement du CREA dans l’embouchure de l’Estuaire

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Lors de sa création en 1986, l’association, dont le président était Jean-Michel Renu, aujourd’hui maire de Saint-Georges-de-Didonne, organisait, sous la direction de Michel Mandeau, le Festival Humour et Eau Salée ainsi que des rendez-vous ponctuels autour de têtes d’affiche. En 1994, après la disparition du cinéma en centre-ville, la commune installe un cinéma, dont elle assurera finalement la gestion, au Relais de la Côte de Beauté. Première poussée de croissance de l’association qui se voit confier la programmation et change de nom pour grandir.

CREA comme création, un point c’est tout. Pas d’autre signification derrière les initiales et pas de clin d’œil volontaire à l’esturgeon de l’Estuaire.
Quatre ans plus tard, Michel Mandeau part sous d’autres latitudes cinématographiques et « laisse les clés de l’association » à Didier Trambouze. Ce parisien d’origine, issu du monde éducatif, ancien responsable de l’animation culturelle du CAREL à Royan, apporte dans la corbeille le Festival Musiques et Gastronomie du Monde. Tout en prenant ses marques, le nouveau directeur artistique de l’association s’oriente vers une programmation culturelle forte et souhaite un développement reposant sur des adhérents. La première vraie saison culturelle date de 2000 et marque le début d’une seconde poussée de croissance. En 2004, le cinéma a fait plus de 37 000 entrées, l’association compte 1500 adhérents et les spectacles de la saison 2003-2004 ont attiré 11 000 spectateurs payants.

 

Les deux festivals Saint-Georgeais gérés par CREA

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Comment nager dans les courants contraires ou les petits secrets de programmation d’une saison culturelle Ces chiffres réjouissent Paul Ghezi, membre de l’association depuis 10 ans et président depuis 3 ans et Didier Trambouze, qui tous deux, d’une année sur l’autre, remettent leur ouvrage sur le métier. Alors qu’ils viennent de présenter la saison 2004-2005, les coups de téléphone se succèdent, les propositions s’amoncellent et les discussions s’engagent pour la prochaine saison. Celle-ci doit être variée, rythmée et, souci majeur du programmateur, de qualité. Or le nombre de spectacles est passé de 15 pour la saison 2001-2002 à 28 en 2004-2005. Une marge de manœuvre plus importante mais une pression accrue. L’association fait l’équilibriste entre le jeune public, très chouchouté même à l’âge des couches-culottes, le grand public qui plébiscite Serge Lama ou le Royal Prestige Orchestra présenté par Julien Lepers, les « jeunes » qui se régalent de hip hop et les curieux qui font leur miel du théâtre d’auteur, des têtes d’affiche comme Jean-Louis Aubert et Paul Personne ou des groupes locaux.

 
mome sauvage concert hiphop
Une programmation variée, rythmée, de qualité
 

Il s’agit de taper juste, d’attirer le public en accompagnant par exemple le retour de la variété des années 60 et de savoir prendre des risques. Les programmateurs accueillent notamment des compagnies en résidence, les artistes prenant possession des lieux le lundi et présentant leur création le samedi soir.

L’association CREA fait également partie de plusieurs réseaux : Le G19 qui regroupe une douzaine de structures culturelles en Poitou-Charentes, Ciné Passion 17 qui réunit 14 cinémas de Charente-Maritime et le CLAP, association régionale de cinéma Art et Essai. Ces collaborations permettent la mise en place de politiques cohérentes de diffusion et facilitent la programmation de certains spectacles.

Petit poisson devenu grand veut gagner la haute mer.

Petite association est donc devenue grande. Son appartenance au réseau Art et Essai, sa programmation jeune public qui attire les scolaires, sa notoriété grandissante l’incitent à revendiquer sa place en Pays Royannais. Ses adhérents viennent pour un tiers de Saint-Georges-de-Didonne, pour un tiers de Royan, le dernier tiers étant issu des autres communes. Dans le domaine culturel, l’association pense pouvoir jouer un rôle moteur dans une éventuelle action concertée au niveau de la Communauté d’agglomération.

Il lui faut également gérer cette croissance de l’intérieur. Le CREA fonctionne avec 8 personnes dont 2 sont mises à disposition par la ville, les autres bénéficiant de contrats aidés. Il s’agit désormais de pérenniser l’équipe. L’association s’autofinance pour 57% de son budget et pour le reste bénéficie des subventions de la ville, de la région, du Conseil Général, du Centre National Cinématographique (CNC), de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qui laisse entrevoir un éventuel conventionnement pour 2005, ainsi que de l’aide des annonceurs. Elle peut compter sur la mise à disposition de la salle de cinéma par la ville. Mais le budget reste fragile.

Les coutures craquent également en matière d’équipement. Si la Salle du Relais est désormais mieux équipée, l’aménagement du complexe Colette Besson pour les gros spectacles relève toujours du casse-tête. La salle omnisport est bloquée pendant 6 jours, du montage au démontage, au grand déplaisir des sportifs, sans parler de la lourdeur et du coût de l’opération.

Alors, une nouvelle salle de spectacle…? Cette histoire pourrait bien trouver son épilogue car la ville a un projet, enregistré officiellement et en public par le directeur de la DRAC. A bon entendeur…

Marie-Anne Roy

Plus d'informations :

  • Contact : Association CREA, Relais de la Côte de Beauté,
  • Adresse : BP 36, 17110 Saint Georges de Didonne
  • Tél. : 05 46 06 87 98
  • Fax : 05 46 06 64 74
  • Site Internet : www.crea-sgd.org
 

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