L'imprimeur éditeur

Maître imprimeur à Royan où de forts beaux livres
sortaient de ses presses...

Anthologie de Lemerre

Programme du Grand Casino Municipal de Royan de 1896. Coll. J. Daniel

En arrivant à Royan, Victor Billaud installe d'abord son imprimerie, à l'angle de la rue Bel Air et de la rue du Marché. Puis il la transfère rapidement au 114, rue de Rochefort, avant d'acquérir l'immeuble du 34, boulevard Thiers, où elle trouve sa place définitive, celle que l'on voit sur les cartes postales de l'époque. Vers 1934, tout à la fin de sa vie, quand il n'y travaille sans doute plus guère, on la situe au 84, boulevard Botton.
Un imprimeur de talent
Son métier d'imprimeur est sa première ressource financière et il l'exerce avec la compétence acquise à Saint-Jean d'Angély, offrant à sa clientèle, dès 1882, « toutes les impressions en typographie, lithographie, gravures, spécialités de cartes-réclames en chromo, avec ou sans fond d'or, sujets nouveaux et très variés ». Au fil des années, homme de progrès, à l'exemple d'Eugène Pelletan qu'il admire, il s'adapte très vite aux nouvelles techniques, sait moderniser son imprimerie et ses machines et peut proposer, en 1897, des impressions « en noir et en couleur », des cartes de visite expédiées franco de port.
Quand se répand l'engouement pour les cartes postales, il imprime les siennes, créant la collection Billaud, qui provient de ses propres photographies. Car il s'est fait photographe depuis 1887, initiant à cet art nouveau, l'année suivante, Émile Zola. Près de 400 cartes postales sont issues de son imprimerie, sans compter la série Au Village, due au crayon de son fils René, ainsi que les albums des croquis de Barthélemy Gautier dont il a la propriété exclusive. Il imprime bien sûr ses journaux, La Gazette, qui paraît toute l'année, le dimanche matin, puis le Royan que l'on se procure au kiosque, le même jour. 
L'imprimeur officiel
Imprimeur officiel, au temps de Frédéric Garnier, il se charge, en 1894, des bulletins de souscription aux actions émises en vue de la construction du Grand Casino Municipal de Royan. C'est lui qui imprime les programmes du Casino, dont on peut admirer la qualité artistique, ses typographes se jouant de la variété des caractères avec une habileté surprenante. En 1902, il se déclare toujours « imprimeur de l'Administration, de la Mairie, des Casinos. » Affiches municipales, décrets, documents officiels, plans de la ville proviennent donc de son imprimerie aussi bien que les programmes des fêtes, des inaugurations diverses et des réceptions qu'elles occasionnent. Plus tard, lors des élections municipales de 1929, il fait sortir de ses presses des tracts politiques caricaturant le candidat Paul Métadier.
Les éditions Billaud
Parmi de nombreux ouvrages imprimés, on trouve plusieurs guides : le Guide général de l'Étranger à Royan, de Pierre Jônain (1877), Royan les Bains sur l'Océan, de Dagail (1877), Royan, ville d'été, ville d'hiver, du Docteur Moynet (1887), son Guide des Touristes, à partir de 1888, puis diverses éditions condensées de ce guide.
Mais l'artiste et poète qu'est Victor Billaud se plaît à éditer des recueils poétiques, les volumes des Muses santones, ses propres vers, mais aussi les œuvres primées au Concours annuel qu'il organise : L'Âme pensive, de Charles Fuster (1884), Les Flûtes de Jade, de Henry Mériot (1890). On peut encore citer Au Foyer, de Pierre Ardouin (1897), le Discours sur Eugène Pelletan, prononcé à Royan par Émile Combes (1891)... Il édite à plusieurs reprises son ami Paul Dyvorne : Au fil des années, Royan (1912. Paul Dyvorne signe alors, Valéry Dupon), Trois Manoirs saintongeais (1920), Un oublié, Pierre Jônain (1923). Très lié avec l'éditeur parisien Lemerre, il lui confie la coédition de certains livres, n'ignorant pas qu'une production issue de la capitale a plus de chance d'atteindre le public que celle d'un imprimeur régional, aussi connu soit-il, dans sa Saintonge ! 
Ses contemporains ont admiré la qualité de ses éditions et de son travail, le considérant comme un artisan hors pair. La Société des Maîtres Imprimeurs, dont il faisait partie, lui a rendu hommage. Il n'est qu'à se pencher sur la Gazette, son Guide du Touriste ou les programmes qu'il réalisait, pour mieux apprécier son art et le soin avec lequel il choisissait ses typographes et ses illustrateurs.

 

En savoir plus : Victor Billaud, Le chantre de Royan  de Monique Chartier, aux Éditions Bonne Anse.

 

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