Architecture 1950

Elle a trouvé à Royan un terrain d'expérimentation idéal... La guerre ayant rasé absolument tout le centre ville, on donna carte blanche aux architectes des années 50 !

Les entrepreneurs de la Reconstruction de Royan se font rares. Claude Roy était très fier de préciser qu'il faisait partie de ce petit cercle qui avait connu « le Far west », ces années un peu folles où il fallait reconstruire la ville entière. Il nous a quittés le 25 février 2012. Nous le retrouvons à travers sa vie professionnelle et quelques images des films de la série « Nous y étions. Paroles d'habitants de Royan » de Jacques Daury et Michel Gémon.

 

Alain, Christian, Bernard et Éric Roy

Claude Roy vignetteRien ne prédisposait Claude Roy à devenir Entrepreneur de chauffage sanitaire. Rien, ou alors la chance, comme il aimait le répéter. La chance, peut-être, mais aussi les circonstances.
A treize ans, il entre comme apprenti au petit tramway de Royan. Là, il va apprendre son métier de Tourneur Outilleur et sera reçu à son examen. Un coup de pied au postérieur, donné par un soldat allemand, l'oblige à prendre son vélo en septembre 1944 pour rejoindre les Pins en Charente. C'est dans cette commune qu'il apprend le bombardement de Royan, qu'on lui a caché pendant près d'un mois, mais aussi que sa mère, retirée des décombres, est en vie à l'hôpital de Girac à Angoulême.
A 17 ans, il entre en usine à Paris comme Fraiseur outilleur. En 1950, alors qu'il est reçu comme professeur dans un lycée technique, des problèmes familiaux l'obligent à revenir au pays.
Pour consolider la situation financière de l'entreprise familiale de plomberie zinguerie, Claude Roy va aller chercher le travail. Débuts fragiles pour l'Entreprise qui devient l'Entreprise Roy Claude. Petits travaux, petits chantiers, mais très vite, l'entrepreneur qui apprend vite son métier, sait bien s'entourer avec ses gars, ses compagnons, comme il a toujours aimé les appeler.
Alors que Royan est en pleine Reconstruction, il se sait capable, à vingt-cinq ans, de soumissionner dans la cour des grands. « C'était le western », aime-t-il à rappeler et dans ce monde où tous les entrepreneurs sont bien plus vieux que lui, il gratte des parts de marché. Entre autre l'ilot 22 qui part, pour ceux qui s'en souviennent, de chez Micheline et l'Etude de Maître Dufour jusqu'à chez Mademoiselle Dias de Soria (actuellement le magasin l'Homme Chic).
De la chance, beaucoup certifient qu'il en avait, mais aussi de l'intelligence. Quand la bagarre fait rage pour arracher les derniers marchés de la Reconstruction, l'Entreprise Roy Claude est toujours à Royan mais aussi à Angoulême, La Rochelle, Lormont et travaille pour l'armée à Paban, Rochefort, le CFM Hourtin.
Et puis, dans le même temps, Claude Roy avec sa manière de responsabiliser « ses compagnons », permet à beaucoup d'entre eux d'assumer leur indépendance en devenant artisans où entrepreneurs à leur tour. Et parfois, il arrive que pour dépanner un confrère, il partage un chantier, voire mieux : offre le chantier. Il saura aussi entretenir avec ses collègues comme ses fournisseurs, des relations privilégiées, révélant souvent sa faconde et son esprit potache. Il n'est pas possible ici de citer la liste de ses facéties, elle est beaucoup trop longue.
En 1973, c'est le premier choc pétrolier. Finis les grands déplacements. L'Entreprise reste sur la Côte de Beauté et s'occupe des villas, des pavillons, et du réseau de familiers. Familiers n'est pas vraiment le mot exact, plutôt des amis. Vous le savez, le Père Roy comme beaucoup l'appelle aujourd'hui, savait tisser des relations particulières avec les clients de son l'Entreprise. D'ailleurs, ce qu'il a aimé le plus dans sa vie d'Entrepreneur, c'était la rencontre. Pour le plaisir de discuter, de conter, de parler, de raconter et même souvent se raconter. Ce qu'il fera, toujours avec délectation, jusqu'à vendredi dernier.

 

 

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