Architecture 1950

Elle a trouvé à Royan un terrain d'expérimentation idéal... La guerre ayant rasé absolument tout le centre ville, on donna carte blanche aux architectes des années 50 !

 

Propos d'Hervé Tordjman sur l'architecture royannaise, reportage J. L. Blanchet et P.L. Bouchet

 

 
Hervé Tordjman

Hervé Tordjman, architecte
Mai 2006


Royan est l'héritière de la modernité brésilienne d'Oscar Niemeyer "Desafinado"... C'est le mot brésilien pour parler de contre-courant, de contre-temps, de contre-rythme. Il définit cette note caractéristique de la Bossa-Nova, cette fausse note qui rend l'harmonie si parfaitement juste, qu'elle semble s'opposer aux règles les plus fondamentales de la science pour s'inscrire dans l'immortalité.

 

A mes yeux, l'architecture se définit ainsi, entre le courage de la modernité et la prudence de la tradition, l'art de l'architecte se situe aussi dans cette parenthèse inexorable du temps où nos projections les plus abstraites de l'avenir se matérialisent aussitôt en objets du passé.
C'est dans cet intervalle entre invention et mémoire que demeure la problématique architecturale. Dans un temps où l'hyperconsommation et la politique du tout jetable s'imposent, où l'on conçoit nos espaces à vivre comme des consommables à durées limitées, certaines cités se posent en contrepoids salvateur en élevant leur architecture au rang de patrimoine. Royan en fait partie.
Royan, la ville la plus 50 de France, m'avait-on dit... Mais Royan est bien plus que cela. Véritable laboratoire architectural, elle est l'héritière de la modernité brésilienne d'Oscar Niemeyer et de « La Charte d'Athènes ».Elle est la trace de ce que fut hier la modernité et nous plonge dans un décor aux tendances diversifiées et toujours actuelles :
L'expression franche de la structure dénudée, sans artifice, l'exploitation des jeux d'ombre et de lumière, la mise en évidence de la technique de l'ingénieur... L'église Notre-Dame, le Marché Central, le Front de Mer, le Palais des Congrès et les innombrables villas modernes sont autant de morceaux immortels du devenir d'un jour passé.
Ferret, Simon, Morisseau, Gillet, Sarger et bien d'autres, autant de noms à jamais inscrits dans l'histoire, porteurs d'une esthétique venue d'ailleurs, d'une architecture aux accents brésiliens, muséifiés le long d'une côte Atlantique du sud-ouest français, une Pampulha balnéaire où il me semble entendre, portée par le vent marin, la voix de Joao Gilberto chantant Desafinado...

 

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