Historique de la pelote basque

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Comment, si loin de sa terre natale, ce sport a-t-il pu surgir dès la fin du XIXe siècle pour devenir une des activités les plus marquantes du patrimoine royannais ? Le Général Barbat a classé et commenté une somme considérable de photographies et de documents réunis pour l'essentiel par son grand-père, Camille Ménard, l'homme par qui tout a commencé.
Le général Barbat, disparu brutalement, n'a pu terminer cet ouvrage. Chantal Barbat, son épouse, a voulu avec force que ces témoignages soient rassemblés et publiés. Ils ont été mis en forme et complétés par Jean-Pierre Hocquellet, homme de lettres et actif pelotari.
Il s'adresse tant aux aficionados des sports basques qu'à tous ceux qu'intéresse l'histoire de Royan.

Le fronton du Parc fut inauguré le 31 juillet 1932.
En été 1995, la section pelote basque du Royan Océan Club a célébré le centenaire de cette discipline dans la Pays Royannais. Un siècle d'un sport étroitement lié à l'histoire de notre pays et de notre ville.
C'est en effet en 1895 que Camille Ménard, enfant de Saintonge, rentre au pays, après avoir parcouru les Amériques, de Buenos Aires à Mexico. Dans ses bagages : des chisteras, des pelotes et la volonté d'entreprendre. Au débarqué, il rencontre un Basque, Zumalacaregui, et les voilà jouant contre le mur de la remise de l'Hôtel du Commerce qu'il vient d'acquérir, à l'établissement des Cagouillards Marennais. En 1907, devenu propriétaire de l'Hôtel du Commerce à Saujon, il ne tarde pas à jouer contre le mur du notaire, dans la cour de récréation de l'école maternelle, avenue de la Gare. Extrait p. 8

La cour est celle de l'école maternelle qu'il transforme au plus vite en « cancha ». Le mur est celui d'une maison bourgeoise habitée par le maire de l'époque, le docteur Faneuil. Pour ce dernier, déjà mécontent du bruit que l'on peut imaginer, un autre inconvénient est de voir se dérégler chaque jour, sous les coups de butoir de joueurs acharnés, sa pendule accrochée de l'autre côté du mur... sans parler des tableaux qui ne cessent de pencher.

C'est le temps des barbes, des bretelles et des larges ceintures. La grande guerre va faucher la plupart des jeunes. Le club renaît en 1920 et va former les pelotaris de l' entre-deux-guerres.

 
Saujon

Camille Ménard au centre et ses équipiers au fronton de Saujon en 1912

 

En 1927, Camille Ménard se retire à Royan. Les Saujonnais suivent. Un petit fronton est construit dans ce qui était alors le stade de l'Oasis, dans le haut de l'avenue de l'Atlantique. Des jeunes Royannais sont formés au grand chistera, dont certains veillent aujourd'hui sur les destinées de la section.
1932 : ayant remué ciel, terre et édiles, Camille Ménard fait élever le Grand Fronton du Parc, dans un cadre de verdure exceptionnel. Le 31 juillet a lieu l'inauguration, avec la marraine, la maréchal Pétain, et le parrain, Georges Bonnet, ministre des Affaires Étrangères, un fidèle de Royan.
Pour la première fois, au Parc, le grand Chiquito de Cambo affronte son vieil adversaire Eloy: la furie contre l'élégance.

 
casino

Royan Sporting Casino 1933, Eloy, champion d'Espagne, Chiquito de Cambo, champion du monde,
Blenner, champion du Mexique, Yvan Bernard, le bérêt sur l'oeil derrière Chiquito

 
Urruty-parc

Jean Urruty, champion du monde de Yoko-Garbi (petit gant), Fronton du Parc Août 1938

 

Urutia, Louisito, Sebedio, Blenner, Irun, c'est le temps des monstres sacrés. Royan devient la capitale nord du monde de Pilota. Les équipes senior (Roberti, Jean et Jacques Laurens) et junlor (Barraud, Jean et Pierre Barbat) sont finalistes du championnat de France.
La guerre, déclarée la veille de la finale contre Mauléon, va disperser les uns et les autres. La cancha du parc est désertée.
1945 : omniprésent pendant un demi-siècle, Camille Ménard quitte définitivement la cancha. Le beau fronton est sorti indemne du bombardement qui, le 5 janvier 1945, a rasé la ville. Après des heures sombres, le grand gant va reprendre vie. Les disciples du grand-père Ménard créeront la section de Pelote Basque du ROC.
Seniors et juniors (Castellou, Elisondo, Sailly, Pariolleau, Poizat, Massé, JP Chevaillier, Lopez, Barbat Junior, les frères Benoit, Guicheteau, et les autres) participent avec succès aux championnats de la Côte d'Argent.

 
Aout1971

Philippe Benoit, Laurent Benoit, Jean Dominique Barbat, Aragouas, Jean Pierre Chevaillier, Carlos Lopez en août 1971

 

Les jeunes loups de ce temps (Hourcourigaray, Bichendaritz, Hirigoyen, Jaza, Galardi, Larre, Kieffer, Loustaudine, Garrat) viennent chaque été enchanter les aficionados. Pierrot Osquiguil chante magnifiquement les points et juge les parties avec autorité.
Des hommes dévoués (MM. Pariolleau, Maroc, le docteur Lanussé, puis Pierre Benoit, actuel président du ROC Omnisports) redonnent au club son éclat. Le fronton retrouve ses grandes heures. Puis les vedettes vont ailleurs, les jeunes sont attirés par d'autres sports.
Avec obstination, Pierre Benoît maintient le drapeau, puis devient l'animateur du sport de notre ville.

 
Bidart

Royan-Bidart le 30 juillet 1995

 

1992 : une nouvelle équipe dirigeante est formée. Les anciens des années 60 s'y retrouvent. Des liens étroits et amicaux sont renoués avec les clubs du Bordelais, des Landes, du Béarn et du Pays Basque. Des pelotaris de grande qualité (Deliez, Trecu, Hardoy, Etcheverry, Olaran, Berdoulfay, Garrat père et fils) témoignent leur fidélité au club et se livrent sur la vieille cancha des combats sans merci.

 
Most

Philippe Most, le maire de l'époque, avec le Général Barbat

 

Le maire et les édiles s'intéressent à la discipline et veillent à l'entretien des installations. Bien que lointaine, la Fédération francaise de pelote basque pense au ROC à travers son magazine Pilota.
1995 : deux événements vont marquer cette année. Pour la première fois, des cadets du ROC vont pouvoir affronter des équipes du Béarn et du Pays Basque. Ces jeunes, formés au club ami du ROC Rugby, ont fait sous la direction de Jean-Pierre Chevaillier et L. Bertin, de tels progrès qu'ils sont prêts à assurer la relève des anciens.

La petite histoire : Les points d'une partie de pelote sont chantés. À Royan, le chanteur de points était Pierrot Osquiguil. Dans le journal Sud-Ouest Dimanche, Henri Amouroux, s'enthousiasme en 1960 : « [Pierre Osquiguil] tout de blanc vêtu, portant un béret d'un rouge ou d'un vert éclatant... dont la voix à chaque point monte avec des intonations étranges qui font vibrer le spectateur ».

 
Bidartfinale

Dimanche 13 août 1995 - Finale de la coupe Camille Ménard, Bidart bat Hossegor

 
 

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