De phare en phare, un amour d'estuaire

Médaille de l'Académie de Saintonge en 2012 pour la comédie musicale De phare en phare, un amour d’estuaire

Rapport de Jacques Bouineau

De phare en phareLe talent a un nom. Il s’appelle Daniel. Et Daniel est en soi une œuvre d’art. Daniel Estève fait partie de ces gens qui rendent beau ce qu’ils approchent et ce qu’ils conçoivent, parce que le regard qu’ils portent sur la vie est un regard d’amour. La compagnie de l’Arène est la matrice dans laquelle s’élaborent des spectacles qui ne visent jamais la facilité. Daniel aime provoquer. Il est convaincu que si l’on parle aux spectateurs au niveau qui est le plus élevé en eux, on n’ennuiera pas, on éduquera. Au sens le plus noble et le plus fort du mot : on élèvera non pas en assénant de fortes vérités, mais en faisant en sorte que chacun trouve « un équivalent dans son propre cœur » à la qualité qui s’offre à lui.
Daniel Estève sait en effet rassembler, créer ce lien entre les êtres en leur proposant de ne laisser parler que ce qu’ils ont de meilleur. On l’a suivi dans son spectacle « Barbara », on l’a suivi dans les « leçons des ténèbres » et dans tant d’autres créations.
Lorsque la ville de Royan lui a commandé un spectacle pour célébrer le phare de Cordouan, Daniel a imaginé une histoire folle. Comme à son habitude, il a uni les contraires, ceux que l’âge ou les inclinaisons naturelles vouaient à coup sûr à ne se parler jamais, Ensemble, ils ont dialogué. Comme à son habitude, Daniel a fait de la pédagogie. Il n’a pas hésité à faire monter sur scène des adolescents. Or tous ceux qui s’y sont essayé savent combien l’exercice est difficile. Ces adolescents-là en sont sortis un peu plus adultes. Il les a guidés sans les contraindre, sans se substituer à eux.Et au moment de donner le spectacle, sur le parvis de Notre-Dame, comme aux temps héroïques de cet âge moyen dans lequel le spectacle exsudait de vie, la météo est venue rappeler les tristes contingences qui enserrent les hommes. Il pleuvait averse et il ne fut pas possible de se produire en plein air. Tous, Daniel aux commandes, mais tous les autres avec lui, se sont repliés dans la grande salle du Palais des Congrès, généreusement offerte par la mairie. Tordant le cou à l’insulte qui leur était faite, ils ont transformé le handicap en triomphe. Il fallait les voir, tous, sortant du plus profond d’eux-mêmes tout ce que l’énergie leur donnait de vaillance. Ils ont été plus qu’excellents. Qu’importait le lieu, que pesaient les contraintes. Ils nous ont transportés, nous qui avions l’honneur de recevoir ce qu’ils savaient si bien nous offrir. Daniel et sa compagnie, une fois encore, nous emmenaient de rêve en rêve.

 

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