L'écrin vert du jardin

La plus grande partie du patrimoine bâti ancien de Royan n'étant plus constitué, aujourd'hui, que de villas, l'écrin de verdure qui les accompagne est encore trop souvent oublié, y compris par les historiens, qui n'ont pas su en révéler l'importance. Ce mépris s'explique par le fait que l'on a longtemps considéré les lieux de villégiature comme étant simplement posés dans un espace naturel boisé, où le sable et les pins maritimes rendaient toute création de jardin impossible. D'ailleurs, le règlement d'urbanisme que rédige en 1885 l'architecte Bonnet pour le lotissement du Parc accrédite cette hypothèse. Cependant, les documents descriptifs dressés lors des ventes ainsi que les photographies anciennes permettent d'affirmer qu'il s'agit, dans bien des cas, d'une idée reçue. Ils prouvent qu'il n'est pas rare de trouver quelques écrins de verdure autour des villas. Ceux-ci peuvent prendre la forme d'un jardin anglais ou de rocailles, parfois agrémentés d'une grotte, d'un kiosque isolé, d'éléments en ciment moulé imitant des troncs d'arbre, de vasques ou d'un bassin. Typologie en voie d'extinction, les jardins réguliers, composés de carrés entourés de buis, étaient assez répandus, en particulier en dehors des zones boisées. Assurément plus fragiles encore que les éléments d'architecture, les dernières traces de ce patrimoine mériteraient d'être, dans un premier temps, recensées, avant de pouvoir faire éventuellement l'objet d'une étude particulière ou, à défaut, d'actions de sensibilisation. Dans ce domaine, le temps presse car le vieillissement de la couverture végétale et la pression foncière auront vite fait d'avoir raison des derniers témoins encore en place !
 

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