Villa Mamette

Hors Parcours

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Architecte(s) : Inconnu.
Adresse : 17 boulevard de la Côte d'Argent Date de construction : début du XXe siècle Entrepreneur : Inconnu Protections :
  • ZPPAUP

Seule grande rescapée du déluge de feu qui s'est abattu autour du fort du Chay en 1945, Mamette n'en tire pas gloire. Perdue dans un écrin de verdure discret, où toutes les espèces végétales paraissent trouver leur place naturellement, la villa n'a rien de clinquant, contrairement à toutes ses contemporaines. Elle a pourtant été bâtie dans les toutes premières années du XXe siècle, à l'époque où la brique rouge, les céramiques et les lambrequins (voir p.38) faisaient un triomphe dans les villes d'eaux.

Son premier propriétaire, Lucien Fugère (1848-1935), fut l'un des plus grands barytons français de son époque. Né dans une famille de musiciens parisiens, il s'intéressa d'abord à la sculpture, avant de monter sur les planches. Il débuta sa carrière en 1870, au Bataclan, puis conquit les scènes des Bouffes-Parisiens (1874) et de l'Opéra Comique (1877), où il joua quarante rôles différents. Doué d'une mémoire prodigieuse qui lui permettait d'apprendre les textes d'une pièce en huit jours seulement, Lucien Fugère (ci-contre en médaillon) fut le seul artiste lyrique de la Belle Époque à être décoré de la légion d'honneur. Connu pour être un homme « de nature bonne et généreuse » qui ne tirait aucune vanité de l'aura dont il jouissait, Lucien Fugère se prit de passion pour la conche du Chay dès la fin du XIXe siècle. C'est là, face au fort, qu'il venait passer tous ses étés, dans la quiétude de la villa dont il avait surveillé lui-même l'aménagement, aux côtés de son épouse qui s'était faite, « avec un goût très sûr, l'architecte décorateur » de la demeure.

Trop habitué aux paillettes des décors de théâtre, Lucien Fugère a opté pour la discrétion architecturale, au point de faire de Mamette l'antithèse de la villa balnéaire traditionnelle. S'inspirant avec beaucoup de liberté du modèle du cottage, sa demeure possède une façade principale en moellons enduits où toute fantaisie est bannie, à l'exception d'un pittoresque mascaron* de terre cuite qui donne l'illusion d'être la clef de voûte d'une petite fenêtre placée approximativement au centre de la façade principale. Mais cette charmante touche colorée ne suffit pas à contrarier la sobriété de l'édifice qui s'exprime également à travers sa toiture basse couverte de tuiles canal. Seul l'un des rares kiosques de jardin subsistant à Royan attire le regard du promeneur passant auprès de Mamette; promeneur qui a du mal à admettre que cette aimable folie, où le travail du charpentier est mis à l'honneur, n'appartient pas à Mamette, mais à sa voisine !

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